El primer día (8 mars)
J'ai énormément de difficulté à rédiger ce billet en ce moment... Les émotions
se bousculent, il y a tant à dire! En même temps, je n'ai pas l'impression
qu'il existe des mots assez puissants pour traduire l'expérience que nous
sommes en train de vivre.
Évidemment, je ne suis pas la première personne à faire de l'aide humanitaire et je ne serai certes pas la dernière... Néanmoins, de partager cette aventure avec mes élèves donne un caractère très spécial à l'expérience.
Ça fait à peine une trentaine d'heures que nous sommes à Tela et j'ai l'impression qu'une vie s'est passée tellement les stimuli sont importants!
L'arrivée au Honduras s'est déroulée sans anicroche, nous avons rencontré Suzanne Cadorette, notre contact ici. Pendant l'heure et demi qu'a duré le trajet entre l'aéroport San Pedro Sula et la ville de Tela, elle nous a parlé du contexte dans lequel elle a connu Maria, celle pour qui nous allons construire la maison.
Maria est mère monoparentale de 3 enfants âgés de 13, 10 et 9 ans; Elvis, Joannie et Marianna. Son mari, comme tant d'autres au Honduras, l'a abandonnée pour aller vivre aux États-Unis. Elle vit présentement avec sa mère, son père et ses deux frères dans une maison qui serait considérée ici, au Québec, comme un 2 et demi... Ses frères, lorsqu'ils rentrent saouls, les battent elle et ses enfants. Le seul fait de lui donner un toit revient à lui sauver la vie. Nous écoutons attentivement Suzanne, les larmes aux yeux.
Nous arrivons enfin à Tela où nous installons les élèves dans les 4 familles d'accueil: Doña Olga, Doña Iris, Doña Rutilla et Doña Zoila. Ces familles étant habituées de recevoir des étrangers, les élèves sont rassurés...et nous aussi.
Après avoir établi les horaires de travail des jeunes, le dodo est bien mérité!
El segundo día (9 mars)
La veille, il a été convenu que je prendrais le quart de travail du matin avec le premier groupe. Après s'être levés à 6:30 et avoir déjeuné, nous nous rendons tout en haut de la montagne où le minuscule terrain de Maria se trouve. Le choc est incroyable; le sol, boueux, est jonché de déchets. Nous nous demandons comment une maison arrivera à tenir à cet endroit si restreint. Le soleil plombe déjà sur nos têtes, il est 7:30. Nous devons nous affairer à la première tâche: transporter les blocs de béton de la route jusqu'au terrain... En fiers Québécois, nous nous activons en surestimant nos énergies... Déjà des élèves se sentent étourdis, nous devons ralentir la cadence.
Nous transportons, lentement, les blocs de béton, un à un, escaladant maladroitement et à bout de souffle la montagne. Pendant ce temps, les enfants de Maria, pieds nus, nous dépassent avec chacun deux blocs sur le dos... Dur dur pour l'orgueil!
Cette seule tâche suffit à nous épuiser, mais malgré tout, on garde le sourire parce qu'on est conscient de la chance qu'on a. Ce n'est surtout pas le moment de se plaindre. Nous commençons ensuite à monter la structure de la maison.
Midi arrive et notre quart de travail se termine. Nous redescendons la montagne complètement vidés, mais tellement satisfaits. Nous rejoignons l'autre groupe afin de dîner ensemble et de partager notre expérience. En après-midi, ce sera à notre tour de faire un tour de ville comme l'ont fait nos collègues en avant-midi. Le mercure atteignant 30 degrés avec un facteur humidex nous en faisant ressentir 43, nous décidons de passer d'abord par la plage pour nous rafraîchir un peu.
Nous terminons notre journée avec une visite des petits marchés publics et du parque centrale où se rassemblent la majorité des habitants en fin de journée pour échanger sur la vie.
Épuisés, les élèves regagnent leurs familles pour un dodo amplement mérité.
Je suis exténuée, mais c'est une fatigue tellement différente de celle à laquelle je suis habituée. Mes idées se mêlent, il y a tellement de choses à penser. Mon corps est épuisé. C'est une bonne fatigue.
Demain est un autre jour et ce jour viendra vite.
Évidemment, je ne suis pas la première personne à faire de l'aide humanitaire et je ne serai certes pas la dernière... Néanmoins, de partager cette aventure avec mes élèves donne un caractère très spécial à l'expérience.
Ça fait à peine une trentaine d'heures que nous sommes à Tela et j'ai l'impression qu'une vie s'est passée tellement les stimuli sont importants!
L'arrivée au Honduras s'est déroulée sans anicroche, nous avons rencontré Suzanne Cadorette, notre contact ici. Pendant l'heure et demi qu'a duré le trajet entre l'aéroport San Pedro Sula et la ville de Tela, elle nous a parlé du contexte dans lequel elle a connu Maria, celle pour qui nous allons construire la maison.
Maria est mère monoparentale de 3 enfants âgés de 13, 10 et 9 ans; Elvis, Joannie et Marianna. Son mari, comme tant d'autres au Honduras, l'a abandonnée pour aller vivre aux États-Unis. Elle vit présentement avec sa mère, son père et ses deux frères dans une maison qui serait considérée ici, au Québec, comme un 2 et demi... Ses frères, lorsqu'ils rentrent saouls, les battent elle et ses enfants. Le seul fait de lui donner un toit revient à lui sauver la vie. Nous écoutons attentivement Suzanne, les larmes aux yeux.
Nous arrivons enfin à Tela où nous installons les élèves dans les 4 familles d'accueil: Doña Olga, Doña Iris, Doña Rutilla et Doña Zoila. Ces familles étant habituées de recevoir des étrangers, les élèves sont rassurés...et nous aussi.
Après avoir établi les horaires de travail des jeunes, le dodo est bien mérité!
El segundo día (9 mars)
La veille, il a été convenu que je prendrais le quart de travail du matin avec le premier groupe. Après s'être levés à 6:30 et avoir déjeuné, nous nous rendons tout en haut de la montagne où le minuscule terrain de Maria se trouve. Le choc est incroyable; le sol, boueux, est jonché de déchets. Nous nous demandons comment une maison arrivera à tenir à cet endroit si restreint. Le soleil plombe déjà sur nos têtes, il est 7:30. Nous devons nous affairer à la première tâche: transporter les blocs de béton de la route jusqu'au terrain... En fiers Québécois, nous nous activons en surestimant nos énergies... Déjà des élèves se sentent étourdis, nous devons ralentir la cadence.
Nous transportons, lentement, les blocs de béton, un à un, escaladant maladroitement et à bout de souffle la montagne. Pendant ce temps, les enfants de Maria, pieds nus, nous dépassent avec chacun deux blocs sur le dos... Dur dur pour l'orgueil!
Cette seule tâche suffit à nous épuiser, mais malgré tout, on garde le sourire parce qu'on est conscient de la chance qu'on a. Ce n'est surtout pas le moment de se plaindre. Nous commençons ensuite à monter la structure de la maison.
Midi arrive et notre quart de travail se termine. Nous redescendons la montagne complètement vidés, mais tellement satisfaits. Nous rejoignons l'autre groupe afin de dîner ensemble et de partager notre expérience. En après-midi, ce sera à notre tour de faire un tour de ville comme l'ont fait nos collègues en avant-midi. Le mercure atteignant 30 degrés avec un facteur humidex nous en faisant ressentir 43, nous décidons de passer d'abord par la plage pour nous rafraîchir un peu.
Nous terminons notre journée avec une visite des petits marchés publics et du parque centrale où se rassemblent la majorité des habitants en fin de journée pour échanger sur la vie.
Épuisés, les élèves regagnent leurs familles pour un dodo amplement mérité.
Je suis exténuée, mais c'est une fatigue tellement différente de celle à laquelle je suis habituée. Mes idées se mêlent, il y a tellement de choses à penser. Mon corps est épuisé. C'est une bonne fatigue.
Demain est un autre jour et ce jour viendra vite.
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