Notez que les propos qui vont suivre n’engagent que
moi. En aucun cas ils ne reflètent de
quelque façon que ce soit la vision de mon employeur. Comme tous les autres propos tenus sur ce
blogue d’ailleurs.
Est-ce que l’on doit TOUT faire pour contrer le décrochage
scolaire? Évidemment, personne ne se
voit répondre « non » à cette question! Socialement, ce serait mal vu et surtout
rétrograde de ne pas se soucier des générations futures…
Cependant, je m’arrête sur le « tout »… À trop
vouloir « accommoder » tout le monde, ne sommes-nous pas rendus à ne plus
servir personne correctement?
Je me pose cette question suite à la lecture d’une
proposition d’un enseignant du secondaire d’étaler les congés scolaires pour
aider à vaincre le décrochage. Cet
enseignant ne pense toutefois pas à tous ceux qui fonctionnent avec le rythme
actuel, qui profitent par exemple de l’été pour avoir un travail, pour faire
des stages à l’étranger. Il ne pense pas
non plus aux coûts associés à ces changements.
Je pense notamment aux sommes qui devraient être investies pour la
réfection des écoles primaires, au niveau de la climatisation par exemple. Ça semble futile à première lecture, mais
essayer de contenir 30 élèves dans une salle de classe suffocante d’humidité et
de les faire travailler leurs neurones n’est pas une mince affaire. Il est déjà difficile pour nous, adultes, de
se concentrer à une tâche lorsqu’il fait trop chaud. Imaginez pour des jeunes qui ne penseraient
qu’à passer leurs journées dans la piscine familiale… Le fonctionnement complet
du système scolaire serait à revoir, ce qui engendrerait plusieurs sommes
considérables. Les écoles pour adultes,
qui peinent déjà à arriver actuellement et qui ne peuvent offrir une stabilité
d’emploi à leurs enseignants, seraient encore une fois laissées de côté, elles
qui existent déjà pour les jeunes et les moins jeunes qui veulent
« raccrocher ».
Si l’éducation est devenue une « business », il ne
faut toutefois pas perdre de vue que le but est de former la société de
demain. Quel message veut-on envoyer à
nos jeunes? Afin d’aider le plus de gens possible, négligeons au passage ceux
qui fonctionnent actuellement?
Enlevons-leur le peu de ressources qu’ils possèdent afin d’aider une
minorité qui ont également des ressources, mais qui ne semblent pas vouloir en
profiter?
Le problème à la base de tous les autres en est un de
responsabilisation. Arrêtons de rejeter
la faute sur tout un chacun et prenons les responsabilités qui nous
appartiennent. La société s’implique
déjà beaucoup dans la réussite des jeunes, ne serait-ce qu’avec les programmes
d’approche orientante. La réforme, aussi
mal implantée eut-elle été, avait pour mission première d’enrayer le décrochage
scolaire, notamment en ne misant plus autant sur les connaissances, mais en
mettant l’accent sur les compétences.
Malgré ça, il reste que le décrochage scolaire existe et
malheureusement, existera toujours. L’école
n’est pas, à mon grand regret, faite pour tout le monde, bien qu’on offre
toutes les alternatives possibles afin d’accommoder le plus grand nombre. De plus, tant qu’on entendra des discours
tels « on s’en fout du secondaire 5, mon père avait pas d’éducation pis yé
riche avec sa business », il est clair que la voie du décrochage restera
toujours la parfaite excuse à ceux qui baissent les bras devant la première
difficulté.
Parce qu’il ne faut pas se leurrer, il est si facile de
trouver plein d’excuses à un manque de volonté, d’effort et de travail. Non pas que tous les décrocheurs soient des
paresseux, ce n’est pas ce que je dis.
Par contre, je suis forcée d’admettre que plusieurs jeunes d’aujourd’hui
décrochent puisqu’ils éprouvent des difficultés et n’ont pas la volonté d’essayer
de les surpasser. Il est tellement plus
facile de rejeter la faute sur les autres.
La déresponsabilisation dont je parlais plus haut…
Combien de fois ai-je entendu : « oui mais j’suis
un enfant d’la réforme, c’est normal si j’fais des fautes, on m’a
scrappé. » Depuis quand c’est la faute de la réforme si vous ne savez plus
écrire? Désolée de vous l’annoncer, mais
réforme ou pas, le français n’a pas changé du tout. La façon de l’enseigner, assurément, mais la
base reste la même. Il faudra toujours mettre
un « s » au nom commun après un déterminant pluriel. Et bien que certains se targuent d’avoir été
laissés à eux-mêmes avec des enseignants dépassés par tous ces changements, je
reste persuadée que lorsqu’on veut réussir, on est prêt à tout pour aller
chercher les connaissances.
On nous dit que la compétition au niveau des résultats n’est
pas souhaitable dans les classes, alors que l’on sait très bien qu’elle est
présente sur le marché du travail. Ce n’est
pas un peu contradictoire tout ça?
Je me répète, mais à trop vouloir servir tout le monde, on
ne sert plus vraiment personne.
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Dans un tout autre ordre d’idée, le départ pour le Honduras
où 16 élèves et moi aurons la chance de construire une maison dans le cadre d’un
voyage humanitaire se fait dans quelques jours.
Je vous invite à lire mes impressions et le déroulement de nos journées
sur le blogue, du 8 au 19 mars. Ce sera
une expérience tellement enrichissante tant pour ces jeunes que pour moi.
N’hésitez surtout pas à laisser vos commentaires.
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