vendredi 23 mars 2012

Ma dernière année a été d'la marde... Philosophons maintenant.

Je suis encore vivante. Ok, vous ne vous inquiétiez certainement pas; je n'ai vu ma photo sur aucune pinte de lait ou sur le tableau Enfants Retour chez Wal-Mart. (Ben quoi, même à 31 ans, je suis encore la fille de ma mère, donc encore un enfant!) Bref, c'est ça.

Beaucoup de choses ont changé dans ma vie dans les deux derniers mois. En fait, disons-le pour être plus honnête, dans les 6 derniers mois.

En 2010, j'habitais Montréal depuis 4 ans, travaillant ici et là, à contrat, la plupart du temps... dans un milieu où ce n'est pas facile tous les jours; l'industrie du spectacle et du disque. Fin 2010, après une difficile année de contrat/chômage/contrat/chômage... je déniche un boulot à Québec. Un job, plus sérieux, moins dans mes cordes au niveau "compétences", "expériences" et "challenge" mais avec une stabilité d'emploi... toujours dans une boîte oeuvrant dans le spectacle, la télévision, etc. Dans ma petite tête de jeune trentenaire, je déménage donc de Montréal à Québec pour devenir "adjointe de président".
Entrée en poste: 15 décembre 2010
Coupure de poste: 22 août 2011
J'ai perdu mon boulot après à peine 8 mois.

À ce moment, me voilà désabusée. Complètement désabusée. Entièrement désabusée. J'avais déménagé de ville et accepté un emploi qui ne correspondait pas nécessairement à mes "attentes professionnelles" pour la stabilité qu'il me procurait et voilà que même celui-ci me tournait le dos.

Les jours/semaines/mois qui s'en sont suivis ont vu défiler la pléiade de courriels à des "supposés" amis/connaissances/contacts, les visites de sites d'emplois, agences de placement et les questionnements continuels.
-Est-ce que je continue dans cette branche?
-Retourner aux études, peut-être que oui, mais en quoi?
-Si je devenais mécanicienne?
-Pourquoi moi....????????? (en pleurant, mangeant des chips et écoutant des séries TV en rafale)

Après une certaine période, les réflexions changent.
"-Et si je prenais un autre boulot qui ne correspond pas nécessairement à mes "attentes professionnelles" mais qui me permettrait de "vivre"? Je me réaliserai ailleurs qu'au travail, après 17h, dans ma vie personnelle."

Finalement, en janvier après avoir passé quelques entrevues non-fructueuses, j'envisage réellement le changement de carrière. Ce domaine n'est pas pour moi.

J'entend parler du métier de technicienne de laboratoire en pharmacie. Intéressant. Doublement intéressant: de nombreux établissements offrent de te former, donc engagent sans formation. Comble de mon bonheur: "mon" Jean Coutu m'engage, et je débute le 22 janvier 2012, soit après exactement 5 mois de chômage.

"Bon an, mal an", j'ai approvisoisé ma nouvelle profession, appris à mettre un sarrau pour travailler et à rencontrer des clients aussi particuliers qu'attachants. J'ai surtout appris à connaître une équipe formidable et des gens dévoués.
Alors que j'avais et appréciais ma routine Jean-Coutu, voilà qu'une offre d'emploi arrive dans ma boîte courriel.

Adjointe marketing dans une entreprise oeuvrant dans le manufacturier.

Un emploi tout à fait dans mes cordes, avec de beaux défis stimulants, dans une entreprise en plein essor... et le plus beau là-dedans? Tout ça loin de l'industrie du spectacle et du disque. Effectuer les mêmes tâches qu'avant, mais un milieu plus stable avec de superbes conditions d'emplois.

Deux entrevues plus tard... une entrevue en anglais... (ouf!)... j'obtiens le poste! De plus, d'ici quelques semaines, je remplacerai la personne responsable du marketing pour son congé de maternité. Wow. Des défis, amenez-en!

Prémoulé http://www.premoule.com/ j'arrive! Merci d'avoir cru en moi. J'y suis, j'y reste.







mardi 20 mars 2012

La fin d'une magnifique aventure!

C'est à tête [plus] reposée que je rédige ce billet sur la fin de l'aventure hondurienne 2012. 


D'abord, la bénédiction de la maison de Maria a eu lieu samedi dernier.  Sous un chaud soleil, nous nous sommes rassemblés à l'intérieur de cette demeure, gage de bonheur à venir.  Les représentants de l'église épiscopale ont procédé à une messe en toute simplicité.  C'est tout de même particulier de vivre une telle cérémonie alors que les coqs chantent et que les coups de fusil retentissent dans la montagne.  Mais au Honduras, si on veut manger, on doit chasser.  Il est donc normal d'expériementer cette situation qui, pour nous, semble tout droit sortie d'un film.


Ce fut ensuite le difficile moment des adieux avec cette femme d'un caractère incroyablement résilient et ses trois enfants.  Leur vie aura eu un impact majeur sur la nôtre et nous leur en serons éternellement reconnaissants.  Parce que dans toute aide humanitaire, il y a une part d'égoïsme, avoué ou non.  Bien qu'on dise le faire par altruisme, la satisfaction personnelle ressentie est non négligeable. 


Nous avons ensuite redescendu la montagne pour la dernière fois et avons quitté le barillo Campo Elvir pour nous diriger vers la plage afin de profiter d'un moment de détente grandement mérité. 

En soirée, les élèves ont partagé un dernier repas avec leur famille d'accueil et les aurevoirs furent pénibles, tout le monde s'étant attachés et ayant développé plusieurs affinités. 

L'expérience restera à jamais marquée dans nos mémoires.  Quelle belle aventure!

Le retour fut particulièrement "pénible", le vol de retour ayant été annulé.  Bien qu'il soit habituellement facile de gérer ce genre de situations, ça devient un peu plus compliqué lorsqu'on est en charge d'un groupe de 18 personnes, et dans un pays d'Amérique latine de surcroit.  Après avoir passé 12 heures à l'aéroport San Pedro Sula afin de s'enregistrer sur le prochain vol disponible, on nous a amenés dans un hôtel aux frais d'American Airlines.  Ayant passé 12 jours au Honduras, nous savions que rien n'était simple et effectivement, il a fallu travailler très fort pour obtenir des services qui pourtant, nous étaient dus.  On a quand même réussi à revenir au bercail, fatigués, mais satisfaits. 

Merci à tous ceux qui ont fait en sorte que cette aventure soit une réussite.  Je pense notamment aux élèves qui ont été extraordinaires et qui ont fait preuve d'une grande ouverture d'esprit.  Je pense également à mes collègues de travail et à la direction de l'école qui ont rendu cette expérience possible.

Si les voyages forment la jeunesse, j'ai espoir que celui qu'on vient de vivre rendra meilleurs tous ceux qui y ont participé.





 

Le voyage tire à sa fin...


J'ai délaissé le blogue depuis 4 jours parce que j'aurais eu de la difficulté à écrire sans que ce ne soit teinté de hargne... Hargne face au système hondurien, à sa lenteur généralisée, à son manque de transparence. Finalement, ça semble être partout pareil...

Plus on avance dans la mission 2012, plus on découvre des incongruités. Après 16 ans d'expérience en aide humanitaire, le GEM a su faire ses preuves à plusieurs niveaux et est reconnu tant à Cuba et au Salvador qu'au Pérou. Bien que ce soit notre première année en sol hondurien, on connaît la "machine". Ainsi, de se rendre compte qu'on essaie "de nous en passer une petite vite", notamment au niveau de l'allocation des maisons à construire, ça passe un peu de travers.

Plusieurs petits accrochages avec notre contact ici sont survenus, rien de majeur, mais cela suffit à nous épuiser et j'ai peur que ce soit les élèves qui en souffrent au final. Bien entendu, eux ne sont pas au courant et n'en sont pas témoins, mais mon manque de patience se fait de plus en plus ressentir... Ce n'est pas toujours évident de le cacher.

Plusieurs activités culturelles ont eu lieu; des journées passées dans la garderie de Tela à la visite des îles et du Parc National Puntasal, les élèves ont pu relaxer pour leurs derniers jours en sol hondurien. En même temps, ce fut l'occasion pour mon collègue et moi de rencontrer des gens pour la mission de l'an prochain, le réseau de contacts s'agrandit.

Ce soir, c'était soirée de réjouissances au restaurant-hôtel Maya Vista, propriété d'un Québécois. Nous avons fait un retour avec les élèves sur le travail accompli, sur la marque qu'ils auront laissée ici. S'ils commencent à en être conscients, ils ne se doutent toutefois pas de la portée qu'aura eue sur eux cette expérience. On dit que les voyages forment la jeunesse, celui-ci en sera une autre preuve incontestable.

Demain aura lieu la procession épiscopale à la maison construite pour Maria. Cet événement marquera la fin d'une belle et grande aventure pour le groupe. Ce sera ensuite le temps de relaxer à la plage et de se préparer au retour au Québec.

Malgré les pépins survenus, ce fut une expérience positive à tous points de vue. En même temps, il est normal d'avoir rencontré ces situations puisque c'était une année d'appropriation. L'an prochain, nous aurons l'expérience d'une deuxième année et une connaissance plus grande du mode de vie hondurien.

Avant d'en arriver là, profitons de nos derniers instants...!

Les blessures de guerre


La journée s'annonçait stimulante...jusqu'à ce que je me blesse au bras et ne puisse plus travailler. C'est tellement frustrant de devoir s'arrêter et de ne pouvoir contribuer... Je voudrais être tout partout à la fois, aider à l'accomplissement de notre mission. De devoir demeurer à l'hôtel m'a fait l'effet d'un coup de poing!

Cependant, cette fâcheuse situation s'est transformée en "tâche" d'elle-même: 2 élèves ont la gastro. Blessée ou non, il aurait fallu que quelqu'un reste avec elles. Je ravale donc ma frustration et prends soin de ces pauvres petites.

Pendant ce temps, les autres élèves passaient la journée à terminer la maison d'une part et à visiter une garderie d'une autre. Les gens sont stupéfaits de voir que les travaux sont achevés! Il ne restera que la toiture de la maison à installer; tâche qui n'est plus de notre ressort.

Nous retenons toutefois une chose de cette expérience: le principe d'esclavage semble persister dans l'esprit des Honduriens. Le "blanc" qui s'y connaît en construction devient rapidement le chef du sentier bien malgré lui... Si nous persistions à appeler "Maestro" (Maître) celui qui faisait office de dirigeant, il nous appelait tout de même "Jefe" (Chef) en répondant "a su servicio" (à votre service).

Comme je le mentionnais dans le billet précédant, il y a encore beaucoup à faire pour qu'ils parviennent à s'émanciper...

Pendant la visite à la garderie, les élèves ont eu l'occasion de côtoyer plusieurs enfants pauvres. De voir le bonheur de leur seule présence dans leurs jeunes yeux les a émus au plus haut point. C'est qu'ils ont rarement, voire jamais, de visiteurs, de gens qui viennent pour eux, pour les amuser. Ils n'ont qu'un "éducateur" et quelques ballons pour s'amuser. Le pauvre ne suffit pas à la tâche. Lui-même était content de la visite.

Le caractère interminable de cette journée me rassure toutefois: mon corps, amplement reposé, a très hâte à demain pour s'activer!!! "Faire le bacon" au soleil toute une journée, pas trop souvent por favor!!

Dimanche

Journée "repos"! Direction Punta Izopo pour une journée de kayak avec les alligators, les singes et les perroquets!

Après avoir pagayé tout l'avant-midi dans une rivière aux allures du fleuve Amazone, nous dinons sur une magnifique plage et passons l'après-midi sous le chaud soleil hondurien.

Les élèves semblent apprécier ce moment de répit, les deux derniers jours ayant été intenses physiquement, mais surtout psychologiquement. Côtoyer la pauvreté extrême en se sentant dépourvu et en ayant l'impression qu'on pourrait en faire tellement plus, ce n'est facile pour personne.

Nous sommes également perplexes face aux priorités ici. Si la majorité ne mange pas à sa faim, tout le monde a un cellulaire et un signal satellite pour la télévision. En même temps, l'éducation n'étant aucunement valorisée, le peuple est laissé dans l'ignorance et personne n'est outillé pour bien vivre. La malnutrition est tout aussi problématique et bon nombre d'habitants en souffrent.

Mon collègue et moi rencontrons la responsable de l'Instituto Hondureño de la Niñez y la Familia (l'IHNFA, l'Institut hondurien pour les enfants et la famille) afin de préparer notre mission pour l'an prochain. Sans entrer dans les détails, il s'agira d'aménager une garderie pour les enfants pauvres de Tela.

Il y a tant à faire... Mais nous pouvons faire une différence... Il suffit d'être patient et de leur donner les outils pour les aider.

Un pas à la fois...

Samedi

  
Encore une fois, le réveil sonne à 6:30. Malgré que je prenne en charge l'autre groupe, je garde mon quart de l'avant-midi. Nous nous rendons sur la montagne afin d'être prêts à débuter pour 8h. Nous sommes encouragés, Suzanne nous a annoncé la veille qu'on aurait probablement terminé la maison en avance! Nous sommes tellement heureux, non pas parce que nous ne voulons plus travailler, mais parce que Maria et ses enfants pourront s'installer plus vite que prévu!

On doit encore transporter 220 blocs de béton en haut de la montagne... Malgré la chaleur, la fatigue et les courbatures, nous accomplissons notre tâche et ce, presque sans chialer! Tout un exploit...dans mon cas du moins!

Les deux filles de Maria, Joannie et Marianna, passent l'avant-midi avec nous. J'ai envie de les serrer très fort dans mes bras et de leur promettre que tout va bien aller... C'est malheureusement une promesse que je ne pourrais tenir, les conditions de vie ici étant d'une difficulté que peu de Québécois pourraient supporter. On s'amuse tout de même avec elles, leur faisant des tresses malgré les centaines de poux qui habitent leur chevelure. Subtilement pour ne pas les gêner, nous nous désinfectons les mains en nous promettant de ne plus recommencer et de surtout tenir nos cheveux loin des leurs.

Les murs de la maison sont maintenant complétés. C'est à peine si nous arrivons à réaliser que c'est nous qui les avons construits.

Tout le groupe se rejoint dans une des famille d'accueil afin de dîner tous ensemble. La nourriture est délicieuse, nous mangeons avec appétit après tous ces efforts. Pour se féliciter du travail accompli, nous passons l'après-midi à la plage. Le vent souffle, les vagues sont gigantesques, on s'amuse comme des fous et on oublie nos soucis.

Les élèves commencent à prendre conscience qu'ils sont gâtés dans la vie. De beaux échanges ressortent de cet après-midi.

Un souper au bord de la mer en soirée, accompagné de musiciens honduriens qui nous font découvrir leur répertoire musical aux rythmes du tam-tam, du banjo, de la guitare et des voix. Quelle belle fin de journée! On rit, on échange, on apprécie le moment présent. Les élèves rentrent ensuite dans leurs familles d'accueil.

Los dos primeros días


El primer día (8 mars)
J'ai énormément de difficulté à rédiger ce billet en ce moment... Les émotions se bousculent, il y a tant à dire! En même temps, je n'ai pas l'impression qu'il existe des mots assez puissants pour traduire l'expérience que nous sommes en train de vivre.

Évidemment, je ne suis pas la première personne à faire de l'aide humanitaire et je ne serai certes pas la dernière... Néanmoins, de partager cette aventure avec mes élèves donne un caractère très spécial à l'expérience.

Ça fait à peine une trentaine d'heures que nous sommes à Tela et j'ai l'impression qu'une vie s'est passée tellement les stimuli sont importants!

L'arrivée au Honduras s'est déroulée sans anicroche, nous avons rencontré Suzanne Cadorette, notre contact ici. Pendant l'heure et demi qu'a duré le trajet entre l'aéroport San Pedro Sula et la ville de Tela, elle nous a parlé du contexte dans lequel elle a connu Maria, celle pour qui nous allons construire la maison.

Maria est mère monoparentale de 3 enfants âgés de 13, 10 et 9 ans; Elvis, Joannie et Marianna. Son mari, comme tant d'autres au Honduras, l'a abandonnée pour aller vivre aux États-Unis. Elle vit présentement avec sa mère, son père et ses deux frères dans une maison qui serait considérée ici, au Québec, comme un 2 et demi... Ses frères, lorsqu'ils rentrent saouls, les battent elle et ses enfants. Le seul fait de lui donner un toit revient à lui sauver la vie. Nous écoutons attentivement Suzanne, les larmes aux yeux.

Nous arrivons enfin à Tela où nous installons les élèves dans les 4 familles d'accueil: Doña Olga, Doña Iris, Doña Rutilla et Doña Zoila. Ces familles étant habituées de recevoir des étrangers, les élèves sont rassurés...et nous aussi.

Après avoir établi les horaires de travail des jeunes, le dodo est bien mérité!

El segundo día (9 mars)

La veille, il a été convenu que je prendrais le quart de travail du matin avec le premier groupe. Après s'être levés à 6:30 et avoir déjeuné, nous nous rendons tout en haut de la montagne où le minuscule terrain de Maria se trouve. Le choc est incroyable; le sol, boueux, est jonché de déchets. Nous nous demandons comment une maison arrivera à tenir à cet endroit si restreint. Le soleil plombe déjà sur nos têtes, il est 7:30. Nous devons nous affairer à la première tâche: transporter les blocs de béton de la route jusqu'au terrain... En fiers Québécois, nous nous activons en surestimant nos énergies... Déjà des élèves se sentent étourdis, nous devons ralentir la cadence.

Nous transportons, lentement, les blocs de béton, un à un, escaladant maladroitement et à bout de souffle la montagne. Pendant ce temps, les enfants de Maria, pieds nus, nous dépassent avec chacun deux blocs sur le dos... Dur dur pour l'orgueil!

Cette seule tâche suffit à nous épuiser, mais malgré tout, on garde le sourire parce qu'on est conscient de la chance qu'on a. Ce n'est surtout pas le moment de se plaindre. Nous commençons ensuite à monter la structure de la maison.

Midi arrive et notre quart de travail se termine. Nous redescendons la montagne complètement vidés, mais tellement satisfaits. Nous rejoignons l'autre groupe afin de dîner ensemble et de partager notre expérience. En après-midi, ce sera à notre tour de faire un tour de ville comme l'ont fait nos collègues en avant-midi. Le mercure atteignant 30 degrés avec un facteur humidex nous en faisant ressentir 43, nous décidons de passer d'abord par la plage pour nous rafraîchir un peu.

Nous terminons notre journée avec une visite des petits marchés publics et du parque centrale où se rassemblent la majorité des habitants en fin de journée pour échanger sur la vie.

Épuisés, les élèves regagnent leurs familles pour un dodo amplement mérité.

Je suis exténuée, mais c'est une fatigue tellement différente de celle à laquelle je suis habituée. Mes idées se mêlent, il y a tellement de choses à penser. Mon corps est épuisé. C'est une bonne fatigue.

Demain est un autre jour et ce jour viendra vite.

Honduras: le départ!

Il est enfin arrivé ce jour tant attendu! Après 5 mois de préparation, nous voilà en route vers une aventure qui restera à jamais gravée dans nos mémoires!

Forts de leur expérience en voyage humanitaire (1996-2012), l'école secondaire des Patriotes-de-Beauharnois et le Groupe en marche (GEM) annonçaient cette année une nouvelle destination: le Honduras!

De concert avec madame Suzanne Cadorette, qui a œuvré dans le milieu artistique québécois et qui vit maintenant au Honduras et travaille à la réinsertion sociale de jeunes Honduriens, la brigade 2012 du GEM aura pour mission la construction d'une maison pour la famille de Maria Pineda.

Ainsi, durant 11 jours, sous un chaud soleil, 14 jeunes de 16-17 ans, accompagnés de 2 enseignants (dont ma gentille personne), auront l'occasion de s'imprégner de la culture locale en vivant avec des familles honduriennes.

Enrichissant et stimulant, ce voyage sera tout sauf ennuyant!

Suivez l'aventure qui débute: maintenant!

dimanche 4 mars 2012

Le décrochage scolaire

Notez que les propos qui vont suivre n’engagent que moi.  En aucun cas ils ne reflètent de quelque façon que ce soit la vision de mon employeur.  Comme tous les autres propos tenus sur ce blogue d’ailleurs.

Est-ce que l’on doit TOUT faire pour contrer le décrochage scolaire?  Évidemment, personne ne se voit répondre « non » à cette question!  Socialement, ce serait mal vu et surtout rétrograde de ne pas se soucier des générations futures… 
Cependant, je m’arrête sur le « tout »… À trop vouloir « accommoder » tout le monde, ne sommes-nous pas rendus à ne plus servir personne correctement?
Je me pose cette question suite à la lecture d’une proposition d’un enseignant du secondaire d’étaler les congés scolaires pour aider à vaincre le décrochage.  Cet enseignant ne pense toutefois pas à tous ceux qui fonctionnent avec le rythme actuel, qui profitent par exemple de l’été pour avoir un travail, pour faire des stages à l’étranger.  Il ne pense pas non plus aux coûts associés à ces changements.  Je pense notamment aux sommes qui devraient être investies pour la réfection des écoles primaires, au niveau de la climatisation par exemple.  Ça semble futile à première lecture, mais essayer de contenir 30 élèves dans une salle de classe suffocante d’humidité et de les faire travailler leurs neurones n’est pas une mince affaire.  Il est déjà difficile pour nous, adultes, de se concentrer à une tâche lorsqu’il fait trop chaud.  Imaginez pour des jeunes qui ne penseraient qu’à passer leurs journées dans la piscine familiale… Le fonctionnement complet du système scolaire serait à revoir, ce qui engendrerait plusieurs sommes considérables.  Les écoles pour adultes, qui peinent déjà à arriver actuellement et qui ne peuvent offrir une stabilité d’emploi à leurs enseignants, seraient encore une fois laissées de côté, elles qui existent déjà pour les jeunes et les moins jeunes qui veulent « raccrocher ». 
Si l’éducation est devenue une « business », il ne faut toutefois pas perdre de vue que le but est de former la société de demain.  Quel message veut-on envoyer à nos jeunes? Afin d’aider le plus de gens possible, négligeons au passage ceux qui fonctionnent actuellement?  Enlevons-leur le peu de ressources qu’ils possèdent afin d’aider une minorité qui ont également des ressources, mais qui ne semblent pas vouloir en profiter?
Le problème à la base de tous les autres en est un de responsabilisation.  Arrêtons de rejeter la faute sur tout un chacun et prenons les responsabilités qui nous appartiennent.  La société s’implique déjà beaucoup dans la réussite des jeunes, ne serait-ce qu’avec les programmes d’approche orientante.  La réforme, aussi mal implantée eut-elle été, avait pour mission première d’enrayer le décrochage scolaire, notamment en ne misant plus autant sur les connaissances, mais en mettant l’accent sur les compétences.  Malgré ça, il reste que le décrochage scolaire existe et malheureusement, existera toujours.  L’école n’est pas, à mon grand regret, faite pour tout le monde, bien qu’on offre toutes les alternatives possibles afin d’accommoder le plus grand nombre.  De plus, tant qu’on entendra des discours tels « on s’en fout du secondaire 5, mon père avait pas d’éducation pis yé riche avec sa business », il est clair que la voie du décrochage restera toujours la parfaite excuse à ceux qui baissent les bras devant la première difficulté. 
Parce qu’il ne faut pas se leurrer, il est si facile de trouver plein d’excuses à un manque de volonté, d’effort et de travail.  Non pas que tous les décrocheurs soient des paresseux, ce n’est pas ce que je dis.  Par contre, je suis forcée d’admettre que plusieurs jeunes d’aujourd’hui décrochent puisqu’ils éprouvent des difficultés et n’ont pas la volonté d’essayer de les surpasser.  Il est tellement plus facile de rejeter la faute sur les autres.  La déresponsabilisation dont je parlais plus haut…
Combien de fois ai-je entendu : « oui mais j’suis un enfant d’la réforme, c’est normal si j’fais des fautes, on m’a scrappé. » Depuis quand c’est la faute de la réforme si vous ne savez plus écrire?  Désolée de vous l’annoncer, mais réforme ou pas, le français n’a pas changé du tout.  La façon de l’enseigner, assurément, mais la base reste la même.  Il faudra toujours mettre un « s » au nom commun après un déterminant pluriel.  Et bien que certains se targuent d’avoir été laissés à eux-mêmes avec des enseignants dépassés par tous ces changements, je reste persuadée que lorsqu’on veut réussir, on est prêt à tout pour aller chercher les connaissances. 
On nous dit que la compétition au niveau des résultats n’est pas souhaitable dans les classes, alors que l’on sait très bien qu’elle est présente sur le marché du travail.  Ce n’est pas un peu contradictoire tout ça? 
Je me répète, mais à trop vouloir servir tout le monde, on ne sert plus vraiment personne.
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Dans un tout autre ordre d’idée, le départ pour le Honduras où 16 élèves et moi aurons la chance de construire une maison dans le cadre d’un voyage humanitaire se fait dans quelques jours.  Je vous invite à lire mes impressions et le déroulement de nos journées sur le blogue, du 8 au 19 mars.  Ce sera une expérience tellement enrichissante tant pour ces jeunes que pour moi.
N’hésitez surtout pas à laisser vos commentaires.